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Nous ne pouvons pas oublier que l'Église est beaucoup plus qu'un chemin de salut : c'est l'unique chemin. Et cela, ce ne sont pas les hommes qui l'ont inventé ; c'est le Christ qui l'a établi : Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé : celui qui ne croira pas sera condamné (Mc 16, 16). C'est pourquoi l'on affirme que l'Église est nécessaire, d'une nécessité de moyen, pour se sauver. Au IIe siècle, Origène écrivait déjà : Si quelqu'un veut se sauver, qu'il vienne à cette demeure afin de pouvoir y arriver Que personne ne se trompe lui-même : en dehors de cette demeure, c'est-à-dire en dehors de l'Église, personne ne se sauve (Origène, In Iesu Nave hom., 5, 3 ; PG 12, 841). Et saint Cyprien : Si quelqu'un avait échappé (au déluge) en dehors de l'arche de Noé, nous admettrions alors que celui qui abandonne l'Église puisse échapper à la condamnation (Saint Cyprien, De catholicæ Ecclesiæ unitate, 6 ; PL 4, 503).
Extra Ecclesiam, nulla salus. C'est un avertissement constant des Pères de l'Église : l'on peut tout trouver en dehors de l'Église catholique — admet saint Augustin — sauf le salut. On peut avoir l'honneur, on peut avoir les sacrements, on peut chanter “ alléluia », on peut répondre “ amen », on peut affirmer l'Évangile, on peut avoir foi dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et la prêcher ; mais l'on ne peut jamais trouver le salut, si ce n'est dans l'Église catholique (Saint Augustin, Sermo ad Cassariensis ecclesiæ plebem, 6 ; PL 43, 456).
Néanmoins, comme Pie XII le déplorait il y a une vingtaine d'années, quelques-uns réduisent à une vaine formule la nécessité d'appartenir à l'Église pour arriver au salut éternel (Pie XII, encyclique Humani generis, AAS 42, p. 570). Ce dogme de foi constitue le fondement de l'activité corédemptrice de l'Église et de la grave responsabilité apostolique des chrétiens. Parmi les commandements exprès du Christ, celui de nous incorporer à son Corps Mystique par le baptême est formulé de façon catégorique. Le Sauveur n'a pas seulement ordonné que tous les peuples entrassent dans l'Église, mais il a décidé aussi que l'Église serait le moyen de salut, sans lequel nul ne peut entrer dans le royaume de sa gloire éternelle (Pie XII, Lettre du Saint-Office à l'Archevêque de Boston, Denzinger-Schön. 3868).
C'est un dogme de foi que celui qui n'appartient pas à l'Église ne se sauve pas ; et que celui qui ne reçoit pas le baptême n'entre pas dans l'Église. La justification, comme l'a établi le Concile de Trente, depuis la promulgation de l'Évangile, ne peut s'accomplir sans le bain de la régénération ni sans le désir de le recevoir (Décret De justificatione, chap. 4, Denzinger-Schön. 1524).
Document imprimé depuis https://escriva.org/fr/amar-a-la-iglesia/24/ (7 oct. 2024)